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20 août 2015

Les journées complémentaires de formation de ma détentrice à peine moins débutante. Jour 1

Mes bien chères sœurs, mes bien chers frères,

Dans le chapitre précédant, Les premiers pas, sous ma guidance, de ma détentrice débutante, je vous avais raconté la fin du cours d'introduction de Talaria qui persiste et signe en circulant seule avec un véhicule haut de gamme, un canis lupus familiaris diplomaticus (moi un chien diplômé), avec un seul permis de conduire provisoire, sans en aviser les autres usagers du bitume. 
Je suis a terra avec mon harnais



Ses trois semaines de formation sont terminées. Elle ne suit plus que sporadiquement des cours avec sa monitrice de chien-école au rythme d'une journée mensuelle. Et elle croit que ça suffit pour obtenir son permis ! Non mais loooool quoi !


Même si je trouve sa formation un peu leight, il m'est hélas de plus en plus difficile de rouler ma détentrice dans la farine et de l'obliger, à l'insu de son plein gré, de m'emmener au parca lorsque je l'ai décidé. Las, las, trois fois hélas (mon Dieu, je commence à me laisser contaminer par son virus greco-latin), tous les bons débuts ont une fin.


Je dois vous faire cette confidence : plus le temps passe, moins notre bipède parfaitement naïf au départ - si la chance est de notre côté -, aura la correction de le rester. 


Pourquoi ? Tout ça c'est de la faute d'une personne à qui nous avons accordé toute confiance : notre formateur/trice adoré(e). Un jour, sans crier gare, il se met à jouer les touble-fêtes en devenant l'instructeur/trice de notre bipède qui, par voie de conséquences, devient de moins en moins influençable.  


Voici un récit des deux premières  journées qu'elle a suivie après le cours d'introduction. 


Le 11 mai 2015


Talaria a demandé à retourner à l'aéroport en présence de son chéri pour s'entraîner à monter à bord d'une «caisse valaisane». Entendez par là : un vieux train, dans lequel on se hisse avec les moyens du bords sur des marches très hautes. Ces vieux trains sont les seuls à pouvoir circuler en direction du Valais. Or, elle a pour projet d'aller à Sion. Pas le choix, faut qu'elle réussisse à monter ! Lors du cours, elle avait constaté que je ne suis pas non plus particulièrement à l'aise avec ces trains. 


Elles sont si hautes que Talaria doit lâcher le harnais pour que je puisse prendre mon élan pour sauter en haut des marches (bien sûr, elle continue de tenir la laisse). Un «vai» et je saute mais elle doit ensuite me dire «ferma, resta» pour que je reste tranquille à attendre qu'elle me rejoingne. Elle n'a pas le temps d'écouter son vertige il faut qu'elle vienne vers moi. Pour descendre, c'est le contraire, elle descend en premier après avoir lâché le harnais, me donne l'ordre de rester tranquille «ferma, resta» puis une fois en bas, me dit de la rejoindre «piede». David reste derrière pour la sécuriser. Dans l'autre sens, c'est lui qui va en premier pour l'accueillir sur le quai. Talaria voulait donc qu'il voie comment faire pour pouvoir l'aider au cas où elle se trouverait en difficulté.


Ce fut l'occasion de s'entraîner pour qu'elle se repère en sortant du bus qui va là-bas. Tout c'est bien passé, et comme le train reste assez longuement sur le quai, vu qu'il part de la gare de l'aéroport, nous sommes montés à bord à deux reprises. Stéphanie a remarqué que je suis mieux montée et Talaria aussi était plus à l'aise que la première fois. C'est cool d'habiter dans une ville où il y a deux gares. Surtout lorsque l'une d'elles se trouve au départ de tous les trajets en Suisse. Il y a beaucoup moins de monde à l'aéroport qu'à Cornavin, si bien qu'elle est moi avons tous le temps de monter dans le train, de nous installer, dans le calme, si bien que nous irons souvent prendre le train la-bas. 


L'après-midi, toujours en pleine progression, elle a réussi à me tenir en laisse et harnais dans un Cats and Dogs sans devoir me confier à Stéphanie. Quel exploit ! Les deux premières fois, elle avait accepté avec soulagement la proposition de Stéphanie de me tenir en laisse. Même pour un propriétaire aguerri, se rendre en dans ce type de magasin en notre présence est un tour de force. Toutes ces bonnes odeurs, moi, ça me creuse l'estomac !


Ensuite, elle a voulu présenter le parca qui se trouve au parc Trembley à Stéphanie puisqu'elle m'y mène souvent. J'ai un peu pu jouer avec un lagoto mais j'ai vite constaté qu'il était plus occupé à creuser à la recherche de truffes fictives qu'autre chose. 


Après quoi, Talaria a dit que le chemin le plus court pour rentrer a casa est assez galère car nous croisons souvent des copains qui ne sont pas en laisse vu que ce n'est pas obligatoire. Alors pour pouvoir mieux s'entraîner avec moi, elle et Stéphanie ont pensé que ce serait bien de tenter ce chemin. Et... vous savez quoi ? Pour une fois qu'elles espéraient croiser des potes pour notre entraînement, il n'y a pas eu l'ombre d'un copain. Pas même l'ombre d'un échantillon de chien...  pas même un échantillon de chien, pas le plus petit... chihuahua !




La journée s'est bien déroulée.


Entre les rendez-vous, Stéphanie et Talaria restent en contact. Stéphanie demande des nouvelles et elles fixent les nouvelles journées en conséquence sachant qu'au début, ils sont plus serrés pour que ma bipède ait un maximum de support. 


Talaria contacte Stéphanie s'il y a un souci mais aussi pour lui donner des bonnes nouvelles. 


Un dimanche, Talaria et son chéri ont pris rendez-vous à Nidau, chez tante Nicole. Nidau, c'est vers Bienne, là où Talaria et Nicole ont vécu leurs toutes premières années. Nicole y vit de nouveau. Nous avons pris le train à l'aéroport comme nous nous étions entraînés et ça c'est super bien passé. J'étais super sage dans le train.



Dans le train pour Bienne, je suis sagement «a terra» entre les sièges, à ses pieds. 


Je suis couchée, à la laisse, porte ma chabraque et je regarde Talaria de mon regard si doux ! 


Arrivée à Bienne, Talaria a eu la suprise de constater combien les transports publics sont nettement mieux conçus pour les PMR (personnes à mobilité réduites) que les fameux transports publics genevois. Du coup, elle a décidé d'y consacrer un article. 

Bienne, c'est la ville où elle a grandi et manifestement gardé des attaches.


Nous avons vu sa sœur mais aussi ses deux nièces. L'une d'elle a un chien, Symba, un spitz nain que je connaissais déjà. Il y avait un BBQ dans le jardin au bas d'un petit l'immeuble tout près de l'Aar, vers une route très peu fréquentée. 


Pendant le BBQ, Talaria m'a gardée attachée car elle connaît mon goût pour la bonne bouffe. Elle avait peur que je me brûle.


Puis, comme tout était calme et que nous étions loin de la route, il y avait juste une petite ruelle en cul-de-sac super peu fréquentée. Talaria m'a détachée et nous avons joué. Tout allait bien.


Jusqu'à ce que j'aperçoive, au loin, un chat ! J'ai beau être sage, un chat, c'est un chat, j'adore leur courir après ! J'ai bondi, couru comme une malade sans rien écouter. Talaria avait beau hurler «Yuka, piede, Yuka, piede....». J'ai traversé la ruelle comme une bombe. Il n'y avait pas du tout de voiture. Mais ça aurait pu. Talaria a eu la peur de sa vie.  Après, je suis retournée vers elle, j'ai obéi. Mais j'ai traversé ce qui n'aurait jamais dû arriver.


Dans son flop ten, elle accepte que je mette les bêtises rigolotes qu'elle a faites. Mais ça, ça ne l'a pas fait rire du tout, elle a eu super peur. Plus jamais elle ne me laissera détachée dans un endroit qui n'est pas totalement cloturé, même s'il y a presque jamais de voitures sur une ruelle en cul de sac. Elle a appris par la suite de ma marraine que c'est arrivé à une de mes demi-sœurs, dans les mêmes conditions que moi. Sauf qu'elle, elle est au paradis des chiens...


Elle n'était pas très fière d'elle lorsqu'elle a dû dire ça à Stéphanie (son instructrice cette fois !). 


Stéphanie a dit que c'est déjà arrivé aux plus merveilleux des chiens, qui ont un super bon rappel... eux aussi peuvent un jour, on ne sait pas pourquoi, obéir à un instinct et ne plus rien écouter. 


Cette leçon, elle n'est pas prête de l'oublier. 


Sur le moment, elle a décidé de ne pas me laisser me baigner dans la Thielle comme elle avait pensé le faire. Elle n'a pas voulu prendre un autre risque. 

Ensuite, elle a acheté un sifflet et de travailler un réflexe conditionné. Elle me donnait mon repas après un coup de sifflet. Puis dans un parca, elle s'est mise à me siffler, m'appeler et me donner une croquette. Ainsi, quand elle dit «piede» et que je vais vers elle, ce n'est pas toujours pour m'attacher. Parfois après la croquette, elle me dit «libera» et me laisse repartir jouer avec mes copains. Il est vital que j'aille volontiers vers elle quand elle m'appelle. Pour qu'en cas de danger, je lui obéisse. 

L'entraînement a continué. 


Quelques jours après cette frayeur, elle a écrit toute fière  qu'en rentrant du parca de Trembley, elle avait pris le chemin difficile que nous avions pris ensemble le 11 mai. Nous avons rencontré un chien. Elle m'a bien motivée et j'ai croisé ce chien en continuant de la guider. J'ai si bien fait mon travail de guide que pas une fois elle a dû détacher la laisse du harnais pour la tenir de sa dextre. Même devant la poubelle aux odeurs de bouffe si appétissantes. Rien ! Je l'ai guidée rapidement jusqu'à casa. Elle a trop kiffé et immédiatement écrit un whatsapp à Stéphaine pour lui dire à quel point, moi labra d'amour, son élève, je suis une perle ! Ça faisait super longtemps qu'elle n'avait plus pu marcher aussi vite.


Avec sa canne longue, elle pouvait marcher parfois assez vite mais jamais autant que ce que je lui ai permis de faire. Elle a eu une immense sensation de bonheur !




Yuka & Talaria 💞 Merci de votre visite. N'hésitez pas à liker, à partager, à commenter. Votre avis m'intéresse ! À bientôt pour des prochaines aventures 🐾👣

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