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01 juin 2015

Pourquoi nos détenteurs débutants ne portent-ils pas de dossard avec un «L» ?

«Mes bien chères sœurs, mes bien chers frères,

je reviens à vous après le droit de réponse exigé auprès de la rédaction par les deux félins qui partagent ma vie. 


Chabraque d'un chien-guide en formation, vu de dessus. Elle est bleue. Symétriquement sur le dos du chien, le logo de la fondation en blanc. Au centre, sur le dos du chien, un carré rempli en blanc, au centre un L en bleu.

Question bonne foi, elles repasseront demain ! En effet, hormis les quelques mictions sauvages dans les sacs à mains, valises, corbeille à linge... lavé bien sûr, sinon ce ne serait pas drôle, nous dirons qu'Euterpe est tout à fait propre du haut de ses bientôt 9 printemps. Quant à ma jumelle féline, disons qu'elle urine en principe dans la caisse. Sauf quand elle pense que juste devant, c'est plus fun !

M'Enfin. Passons...

Revenons, mes bien chers frères et sœurs, sur les débuts de Talaria qui circule, faut-il le préciser, sans un dossard qui permettrait de l'identifier dans ce qu'elle est : une nouvelle détentrice... Le public ne devrait-il pas être savoir, je vous le demande, que si nous ne guidons pas nos bipèdes comme des chefs mais préférons brouter ça et là des brindilles, nous étaler soudain sur l'asphalte à la vue d'un congénéaire vers lequel nous avons décidé de bondir, etc. ce n'est pas nous qu'il faut regarder de travers. Non, non, non est non. Ce sont ceux qui se tiennent de l'autre bout du harnais ou de la laisse qui s'y prennent comme des manches ! La preuve, ils doivent même suivre des cours alors que nous, nous avons terminé le cursus ! Nous, lorsque nous étions encore en apprentissage, nous devions nous identifier comme des futurs chiens-guides, en arborant une chabraque avec un «L». Comme les humains qui apprennent à conduire un véhicule !

Ma marraine a photographié la chabraque en question, qui fut celle de l'une de mes sœurs, car la mienne n'a pas résisté aux frottement lorsque je me couchais dans les transport en commun (voir la photo en tête d'article).

Pourquoi nos détenteurs débutants ne portent-ils pas de dossard avec un «L»  ?

Il faut compter environ 6 mois pour que chaque nouveau binôme soit parfaitement fonctionnel. C'est la raison pour laquelle les experts de l'AI attendent la fin de cette péride probatoire pour venir nous observer lors d'un trajet d'une demi-heure durant lequel nous guidons notre détenteur. Si ce denrier réussit l'examen (car c'est quand même à lui de nous donner les bonnes instructions et de nous gérer en corrigeant nos éventuelles erreurs) alors nous devenons officiellement le chien-guide du bipède en question, durant toute notre carrière professionnelle si ni notre humain ni nous-mêmes ne subissons les aléas de la vie..).  

Autant vous dire, les copains, que durant ces 6 mois, ils s'en passent, des choses ! Et plus encore, durant les 3 premières semaines au cours desquelles notre détenteur est encadré par notre formateur qui devient à ce oment là instructeur de notre homo sapiens sapiens. Ils ont 12 jours pleins.

Jusqu'ici, je ne vous ai encore rien dévoilé des débuts de Talaria.

Avec un peu de chance, si c'est un(e) débutant(e) qui vous rectutera, ce dernier sera aussi naïf qu'elle le fut. C'est l'occasion rêvée pour le ou la tester. 

Pour ma Talaria, s'est limite si elle ne pensait qu'il suffisait, pour se faire obéir, qu'elle connaisse son voc. et apprenne à faire les trajets à effectuer avec moi ! LOL comme écrivent nos humains les geek.

Vous aller rapidement comprendre pourquoi je plaide pour que notre détenteur ait un signe visible de nature à informer le public de son statut de grand débutant.

Je ne me gênerai pas pour établir une liste de ce que votre détenteur ferait bien d'éviter de faire à ses débuts... 


Notez, les bourdes permettente aussi d'apprendre !
Voilà à quoi ont ressemblé nos débuts !


La première semaine



Durant cette première semaine, nous ne nous promenons qu'à la laisse (nous ne guidons donc pas du tout) et  ce, uniquement en présence d'un accompagnant. Lorsque le formateur est absent, notre détenteur doit impérativement se faire accompagner d'une bonne âme. Il faut dire que nous n'y allons pas par quatre chemin pour leur compliquer la vie et leur faire perdre le nord. Il faut bien les bizuter un peu ces débutants !

Ils doivent apprendre à nous garder «piede» et nous empêcher de tirer dans tous les sens dès que nous voyons un congénaire (ou pire encercler notre détenteur avec la laisse en lui tourant autour !). Il ne peut pas anticiper, en le voyant venir. Seule notre réaction va lui signaler la présence d'un autre chien dans les parages.

Le premier jour, j'ai achevé ma quinqua fibromyalgique qui n'a pas eu d'exercice depuis des siècles. Ah elle n'en menait pas large la pauvre. Le soir, elle avait mal partout. Elle était HS bien avant l'heure et avait hâte de faire la dernière promenade car elle n'avait qu'une idée en tête : 
Je sais, c'est pas beau de se moquer. Mais c'est plus fort que moi ! En fait, le premier soir, elle s'est mise à se demander par quel miracle elle parviendrait à tenir physiquement durant les 11 jours restant.

Dès le lendemain, elle a compris qu'elle n'avait pas besoin de crisper toute sa musculature pour tenir la laisse sans que je ne parvienne à lui échapper et, respect, elle a vite appris à repérer des signes qui ne trompent pas : il y a un chien pas loin.

En compagnie de Stéphanie, nous avons effectué les permiers trajets que je ferai régulièrement avec Talaria.

Comme je me rendais dans des endroits qui m'étaient encore inconnus, j'appréciais de ne pas être au travail. Cela aurait été trop stressant pour moi de devoir la guider sous les ordres forcément imprécis de ma maîtresse si elle ne connaissait pas suffisamment les trajets. Lors de ce repérage, Stéphanie l'aidait à choisir les endroits où nous pouvons traverser de manière sécure, en privilégiant pour ce faire les passages piétons dotés de feux. Elle a vite découvert que je mémorise les trajets plus vite que mon ombre. 

Elle a appris que si je suis douée, je ne suis pas capable d'analyser la circulation et ne pourrai jamais lui dire quand on peut traverser. En revanche, elle pourra me demander où se trouve le lampada (je saute sur le poteau pour le lui montrer) elle pourra alors actionner le bouton pour indiquer qu'elle souhaite traverser et/ou sentir les vibrations sous le boîtier pour savoir si c'est vert. Ensuite, je pourrai la positionner au bord du trottoir, devant le zébra. J'attendrai qu'elle dise : «passare» pour la guider le plus rapidemnet possible le long du zébra et regagner l'autre trottoir ou l'îlot central, J'attendrai ses ordre pour aller devant le deuxième zébra s'il est en deux partie ou pour continuer à gauche (sini), à droite (dextra) ou tout droit (vai). Pour pouvoir me donner des instructions précises, elle devra connaître les trajets comme sa poche. C'est pour ça que les trajets à la laisse sont un bon plan. 

Pour mon premier trajet, Talaria a choisi, parmi les cabinet où elle se rend régulièrement, celui de son podologue. Giovanni. Chouette, il est Italien, je vais pouvoir converser avec lui ! Elle y va souvent car elle a des ongles très récalcitrants qui poussent vite et se subdivisent. Elle a eu tout le temps de parler de son projet d'un chien-guide, avant que je n'apparaisse dans sa vie. Elle avait demandé l'autorisation de m'amener chez lui, comme ces autres médecins qui ont tous dit oui. Giovanni avait accepté avec joie. Il se réjouissait même de ma venue !

Comme le cabinet de Giovanni est proche de chez nous et que Talaria avait un urgent besoin d'avoir des pieds en état pour pouvoir marcher avec moi, elle a pris son rdv en début de formation. C'était la seule exception car on lui avait recommandé de ne rien prévoir après les cours. Nous y sommes allé mercredi vers 17h. Après 3 jours de formation...

Stéphanie lui avait dit qu'elle pourrait y aller à la laisse, avec la chabraque, accompagnée de David bien sûr. Comme Giovanni utilise une table de massage, Talaria ne pouvait pas s'asseoir sur la laisse. 

Le trajet, ce mercredi 1er avril, s'est bien déroulé. J'ai dit bonjour à Giovanni. Je me suis couchée. C'est alors, qu'une personne est entrée dans le cabinet puisqu'il y a plusieurs thérapeutes qui travaillent. Cela a fait «ding dong !».
J'adore les sonnettes ! Et moi, je suis une fille. Je suis curieuse ! Alors je me suis levée. Elle avait l'air fin, ma Talaria, avec ses «a terra, a terra, resta» ! Pourquoi lui obéir ? J'avais tellement envie de découvrir le cabinet ! 

La tête de Talaria ! hihi, c'était trop drôle. Elle ne savait plus où se mettre !

Voici donc le numéro 1 du top ten des trucs à ne pas faire :
Laurent Ruquier avec à sad boite une flèche descendante et la mention Le Flop T'en 1

1. Chers détenteurs, évitez, conseil de chien-guide, de vous rendre chez un thérapeute durant les premiers jours. Surtout si vous ne pouvez pas poser votre séant sur la laisse qui maintienne votre labrad'or. Surtout si vous ne l'avez pas habitué au préalable à ne pas réagir lorsque retentit la sonnette de la porte d'entrée ! Mes frères et sœurs, si, en dépit de tous ces bons conseils d'amis, votre détenteur inexpérimenté est de nature téméraire, enjoy ! Vous allez bien vous marrer !

2. dans le flop ten : lorsque vous, détenteurs, sortez tout dépité de votre consultation en vous répandant en excuse, ne vous précipitez pas tête la première dans un deuxième échec assuré ! Non, le traiteur japonais dont la boutique a la taille d'un mouchoir de poche et dont la paroi gauche est dangereusement proche de la paroi droite, toutes deux décorées de porcelaines, n'entrez pas ! Pas bien ! Talaria est entrée mais heureusement, elle a vite renoncé à l'idée de traverser la boutique pour aller choisir ses sushis. Courage, fuyons. Elle a vite compris qu'en tirant sur la laisse pour m'éviter de casser ce qui se trouve d'un côté, je risque de le faire de l'autre. C'est son homme qui est allé voir pour elle. Il y a eu plus de peur que de mal, mais elle est ressortie passablement découragée, ce jour là. Heureusement, elle n'a plus été mise autant en difficulté par la suite...

Sur ces entrefaits, Stéphanie, qu'elle a mise au courant (on m'a remise à une cafteuse, ma parole) lui a proposé un exercice qui allait lui être utile aussi bien à la maison que dans toute endroit où risque de retentir une sonnette. Son homme, chaque fois qu'il rentre, à la maison, au lieu d'utiliser la clé, sonne. Il attend que Talaria, avant de lui ouvrir, m'appelle et me donne l'ordre «posto, resta ! (va sur ton matelas et reste-y». Puis lorsque j'y suis et y reste, elle ouvre la porte. Je dois attendre qu'elle me dise  ensuite : «libera !» pour pouvoir circuler à nouveau dans l'appart' et aller voir qui est là !

3. L'autre chose à ne pas faire, elle l'a déjà avouée ailleurs dans son blog, lorsque vous vous rendez, chers détenteurs, dans un endroit où vous nous lâcher un moment pour pouvoir courir à satiété, de préférence là où se trouvent d'autres chiens, comme au parc Bertrand, c'est de garder la clochette, pour pouvoir nous situer à la laisse que vous ôtez. C'est bien de savoir où se trouve la laisse que vous tenez entre vos mains, c'est mieux de savoir où nous sommes lorsque nous ne nous trouvons plus au bout de ladite laisse, justement ! Au collier, la clochette, c'est mieux ! Mais c'est vrai que cela implique de la mettre et de l'enlever souvent, car dans un cabinet, si je me mets à me gratter furieusement, c'est assez bruyant. Il suffit de s'organiser. Et cela finit par arriver. Même à Talaria (qui est plutôt distraite. Pchttt, faut pas le dire...). 

Sur ces entre-faits imaginez-vous ce que cela donne lorsqu'une personne de notre entourage qui adore les animaux demande si nous pouvons nous voir et comme lieu de rendez-vous, elle propose de prendre un afternoon-tea à l'hôtel Intercontinental. Euh qu'elle dit ma Talaria : t'as pas peur que dans un endroit chic, nous ne soyons pas les bienvenus, il ne va pas falloir parlementer pour faire accepter ma présence ? On essaie a répondu David si nous voyons que ça ne va pas, nous irons ailleurs. Et bien vous n'allez pas le croire : déjà le portier nous a salué, et proposé la porte non tournante à Talaria (qui en effet déteste ça) lui ouvrant à côté. Bienvenus ! Il n'avait d'yeux que pour moi ! Il a dit «désolé j'ai salué le chien en premier, c'est que j'adore les chiens !» ! Puis ils ont mis les petits plats dans les grands à moi ils ont proposé une gamelle d'eau et comme ils n'en ont pas trouvé en cuisine, Talaria a tendu ma gamelle pliable en silicone et ils sont revenus avec une soucoupe en argent surmonté de ma gamelle. C'est adorable, non ?


Sur la moquette, une gamelle en silicone orange
avec un sous-tasse et à côté de ladite gamelle, moi
dont on ne voit que la tête ;-)

Je suis couchée de côté avec ma magnifique chabraque
de mon école. Je ne suis pas belle ? On voit la jambe droite de Talaria  et à ma droite à moi,
un peu du fauteuil. 





ça ce sont les café gourmand, thé gourmand
et.. bien caché, le cocktail de Talaria avec tous
ses amuse-gueule. C'est pas elle qui conduit, c'est moi
alors elle est sauvée !


C'est endroit est magnifique, foi de Yuka !




















Voilà en résumé la première semaine de formation... Nous avons juste fait l'équivalent du trajet de deux arrêts de bus jusqu'à sa maison au harnais, pour qu'elle puisse réaliser ce que cela implique. Moi j'avais déjà parcouru ce trajet à la laisse et c'était tout droit. Elle a pu repérer les zebra, apprendre comment on fait lorsqu'il y a un îlot au milieu. Mine de rien, il y a beaucoup de chose à dire dans le bon ordre et au début, cela demande une sacrée concentration !

Je vous retrouve pour la suite !

N'hésitez pas à intervenir, me dire ce que vous en pensez, me poser des questions. J'y répondrai avec plaisir. 

Votre Yuka !»



Yuka & Talaria 💞 Merci de votre visite. N'hésitez pas à liker, à partager, à commenter. Votre avis m'intéresse ! À bientôt pour des prochaines aventures 🐾👣

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